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Les ombres s’allongent
La nuit arrive vite
Très vite
Il est 19 heures en ce 30 avril.
Je suis perdu. J’ai quitté les traces, je ne sais pas à quel moment. Quelques secondes d’inattention et c’est fait.
Faut dire que suivre des traces sur des pierres, il faut s’accrocher !
Bon, je dois me débrouiller seul.
D’abord ne pas céder aux émotions, rester factuel.
J’ai encore 15 litres d’eau minérale, du gazole à gogo 2 boites de thon, une madeleine et de la Confipote (« Alors, si t’as de la Confipote, tu ne risques rien ! »
Je déplie un fauteuil et j’attends (je suis passé près de quelques cases en venant)
Une demi-douzaine d’Angolais arrive. Les femmes sont torse nu, les hommes en pagne, munis d’une lance. Pas hostiles. Pas accueillants non plus. Curieux.
Je comprends qu’ils ont faim. Je n’ai rien à leur donner.
Cela les agace. Ils repartent en maugréant. J’ai le sourire un peu figé.
La température, qui était de 39° a chuté brutalement et très vite, il ne fait plus que 18°. Je sors le pull-over.
Dès que j’entends un bruit suspect, j’allume ma lampe frontale
J’éclaire notamment le sol
Mais je ne suis pas fier du tout.
Il me reste la boussole…
Je dors de 1 heures à 4 heures. J’ai renoncé à monter la tente. Prudence excessive ?
J’assiste au lever de la lune puis à celui du soleil
C’est long un lever de soleil quand vous n’attendez que ça pour trouver la piste…
Je parcours à pied les environs (j’aurai fait près de 6 kilomètres de marche dans la journée, rien que pour trouver mon chemin)
A 4 heures, il faisait 18°. A 8 heures, il fait 30°
J’ai beau chercher, il faut que je passe par ici
Je n’ai pas osé sortir de la voiture pour prendre une photo du 4×4 sur 3 roues. Je n’en menais pas large !
Je me perds à nouveau.
Eh oui, il faut franchir ça ! Je teste avant à pied, histoire de ne pas m’enliser. En revanche mes chaussures s’en souviennent !!
Comment voulez-vous que l’arrière ne touche pas le sol !!
Dans certains passages, obligé d’être en 1ère courte. Et je patinais sur des gros rochers. J’ai rebroussé chemin…
En tout je me suis perdu 7 fois ! Car même là, ce n’est pas évident. Il faut faire attention aux traces de motos car elles passent là où une voiture ne peut pas aller. Mais de temps en temps, une des deux traces est effacée et vous croyez à tort que c’est une trace de moto…
Puis je retrouve des oasis
Et des arbres majestueux
J’ai fait 300 kilomètres de pistes en 10h30.
Content de m’en être sorti sans dommage…
Je dors en Namibie, tout étonné de rouler sur du goudron…