Empoté, va ! Ben non !
Pour bien comprendre ce qui suit, quelques termes :
Empotage : action de mettre mon véhicule dans un container.
L’empotage est interdit dans l’enceinte du port, qui est sous douane.
La veille de l’embarquement, le transitaire me demande d’être présent le lendemain à 6 heures au port.
Plus sagement Elie (CMA CGM) me suggère de me prendre à l’hôtel quand on aura besoin de moi…
Si bien qu’il vient me chercher à 11 heures !!!
Le transitaire m’explique, malin, qu’il a négocié avec le port et que l’empotage se fera sous douane, là où se trouve déjà la voiture. On ouvre le container…
Et nous nous rendons au bureau de douane
– La réglementation a changé, il faut une demande de réexportation à faire signer par la direction générale des douanes.
– Revenez à 15 heures, seul le directeur général des douanes peut signer le papier
Je tue le temps dans le port (33° à l’ombre)
15 heures :
– Le Directeur Général est en réunion, il faut attendre
J’assiste à l’élingage des conteneurs (en fin de récit, une vidéo sur l’élingage)
Je contemple les camions qui attendent
Dont certains ne sont pas des perdreaux de l’année comme dirait Michel !
Et d’autres qui circulent
Je découvre des conteneurs hyper spécialisés comme celui-ci qui met en sac le vrac. Celui-ci descend par le haut du conteneur, sur les bandes de transfert. Au bout on met les sacs et une machine à coudre ferme les sacs automatiquement.
17 heures :
– Le Directeur général vient de sortir, il revient bientôt. Il n’a pas eu le temps de signer votre papier
Le Lily Schulte est en approche.
– Une heure pour accoster avec le pilote qui va à son bord dans la rade
– Une heure pour la douane
– 5 heures de déchargement et de chargement
– Une heure de vérification informatique, chauffage des moteurs et chasse aux clandestins avec l’aide de l’équipage entier
– Une heure pour quitter le port avec le pilote
Il reste peu de temps pour l’empotage
– Le directeur général participe à une autre réunion
Elie me présente entretemps le sympathique patron du terminal Bolloré, Arnaud, qui m’invite à visiter le port samedi
18 heures :
Ne voyant rien venir, je prends les choses en main et je vais voir les douaniers. La nuit est tombée.
– Oui, on peut faire l’empotage avant mais il faut une demande d’autorisation d’empotage
On s’aperçoit que le transitaire ne l’a pas préparée…
Course poursuite pour le fameux papier. Arrivé au bureau du directeur adjoint, celui-ci lâche :
– Pour que je signe l’empotage à l’intérieur du port, il me faut l’autorisation du directeur du port
J’ai réagi trop tard.
20h30 :
L’autorisation de réexportation n’est toujours pas signée, l’autorisation d’empotage non plus.
Le transitaire a voulu faire des économies en empotant dans le port (cela lui évite la location d’une grue et la mise sur plateau) et cela se retourne… contre moi !
Elie me regarde, navré « C’est foutu »
Je m’étais renseigné auparavant sur le bateau suivant, subodorant un coup fourré ! Dans une semaine…
Plus de 12 kilomètres à pied dans la journée au soleil.
2 solutions ou bien ressasser à l’infini mon infortune ou bien passer une soirée sympa.
Elie et moi choisissons la deuxième option : il offre le vin et moi les pizzas et nous passons un agréable moment !
C’est chouette Cotonou !
L’élingage des conteneurs