Je voudrais tordre le cou à quelques idées reçues.
Ce sont les Européens qui ont inventé la traite négrière. FAUX !
- L’esclavagisme se pratique depuis, au moins, le néolithique
- Les Arabes, pendant 13 siècles, ont réduit en esclavage environ 17 millions de personnes. Vous avez bien lu : 17 millions de personnes avec castrations massives et infanticides quasi systématiques…
- L’esclavagisme a été interdit en Mauritanie en… 1980 !
- Tout le monde sait, même si presque personne n’en parle que l’Arabie Saoudite se sert de La Mecque pour réduire en esclavage de nombreux pèlerins. Encore aujourd’hui.
La traite des noirs, c’est vraiment le mauvais Blanc contre le pauvre Noir. FAUX !
- Ce ne sont pas les Blancs qui faisaient des razzias pour trouver des esclaves, mais les Africains eux-mêmes ! Vers 1750, les revenus du roi Tegbessou du Dahomey étaient quatre à cinq fois supérieurs à ceux des plus riches fermiers anglais !!
- Ce qui explique d’ailleurs les tensions ethniques actuelles. Vous feriez quoi si vos ancêtres avaient été déportés à cause des ancêtres de ceux qui sont au pouvoir aujourd’hui ?
Depuis la Révolution Française, ça n’existe plus en Occident. FAUX !
- Napoléon 1er a rétabli l’esclavagisme en 1802
- Le dernier bateau chargée d’esclaves a quitté la baie du Bénin en… 1860 ! C’était le Clotilda, un navire négrier américain. Soit 84 ans après la déclaration d’Indépendance
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Cela dit, il n’en demeure pas moins que c’est atroce,
même replacé dans le contexte historique.
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Bon, comment ça se passait ?
Razzias des guerriers Fon du royaume du Dahomey chez leurs petits copains, Yorubas notamment. Notamment par les Amazones. A chauqe expédition, elles promettaient au Roi de revenir avec deux têtes d’ennemis. Dans le cas contraire, elles acceptaient d’être décapitées !
On les enchaîne et on les fait venir à Ouidah à pied bien entendu (plus de 100 kilomètres)
Pui on les parque dans « la cour aux esclaves » vidéo en fin de récit.
Transformée aujourd’hui en centre d’artisanat. A signaler que la photo qui suit représente les rois esclavagistes du royaume du Dahomey…
Un pain par jour et l’eau du puits, qui est encore là
Les Hollandais ont bâti un fort depuis 1721 et ont vassalisé le Royaume du Dahomey.
Lors de l’indépendance du Dahomey, ils ont eu 48 heures pour déguerpir.
Du coup, ils ont mis le feu au fort ! Celui-ci a été reconstitué par les Béninois qui ont récupéré ce qu’ils pouvaient
Bien entendu le fort comportait une église. C’est sous prétexte d’évangélisation que les Européens prenaient pied au Dahomey. On les appelait les 3 »M »
- M comme missionnaires
- M comme Militaires
- M comme Marchands
Toujours l’histoire du sabre et du goupillon !
Mais les Hollandais furent rejoints par les Anglais, les Danois, les Français…
au grand plaisir du roi du Dahomey qui pouvait faire monter les enchères…
Les Français eux aussi ont brûlé le fort avant leur départ. Voici son emplacement
Bon, on rassemble la « marchandise » sur cette place
Les enchères se déroulent et une fois la vente faite, on marque la « marchandise » au fer rouge.
C’est tellement abject que je procrastine depuis plusieurs jours pour écrire ce récit.
En route vers la plage. Enchaînés deux par deux. Première étape, l’arbre de l’oubli. En ce temps-là, on croyait que les hommes avaient 9 paires de côtes et les femmes, 7.
D’ici on pouvait entendre la corne du navire qui arrivait. Sous-entendu, « dépêchez-vous, je n’ai pas que ça à faire ».
Etape suivante, la plus horrible, la case de Zoumaï (là où la lumière ne passe pas »
Parce qu’on s’était aperçu que l’arbre de l’oubli, malgré toute la science Vaudou, ne fonctionnait pas trop…
Bien sûr, certains criaient. On les bâillonnait
Et on les attachait deux par deux à des jougs de bœuf
Une statue symbolise ce qui s’est passé
Dans le rond rouge à gauche, la balance de la justice qui penche. Un symbole pour les Peuls, un autre pour les Yorubas… et un dernier pour les Fons, ce qui est se moquer du monde car le roi du Dahomey prenait soin de ne pas envoyer de Fons, son ethnie… quand l’histoire devient politiquement correcte…
Vous n’allez pas me croire mais certains mourraient… Heureusement la fosse commune les accueillait à bras ouverts (10 mètres de profondeur et 6 mètres de côté)
Un jour un esclave a réussi à se libérer. Il est en dessous.
La fresque symbolise les Africains qui tournent le dos à l’Afrique
Mais, et là on atteint le comble du cynisme, on leur faisait faire trois fois le tour de l’arbre du retour « s’il vous arrive quelque chose les p’tits loups, votre esprit retournera sur votre terre natale » version africaine du Paradis… Regardez la tête…
Puis on traversait le village lacustre
Pour arriver à la porte de l’oubli
Après avoir parcouru cette route des esclaves, j’ai besoin de changer d’air et j’invite mes guides à prendre un verre. Ils tiennent à faire un selfie.
Et je rencontre Manon et Armand
Qui ont affiché ceci dans leur bar