Quand je pense que j’ai été idiot à ce point de demander un visa pour le Burkina Faso, de 2 jours…
Naïveté confondante ou trop sûr de soi ? Franchement j’hésite. Mais je me donne de grandes claques (moralement n’exagérons pas quand même)
Comme si j’allais respecter à la lettre mon programme !
Du coup je dors au Ghana, mon visa étant valable à partir du 25…
Andouille, va !
Tiens à propos d’hôtel, j’ai pris une vidéo du lavabo. Il n’est pas plus sale qu’ailleurs. Simplement pour voir…
Ce matin, je me suis payé de culot et j’ai demandé… des œufs brouillés ! Dix fois trop cuits mais œufs brouillés quand même…
D’ailleurs je les ai pas mangés
Je vais faire un tour à la douane et suis reçu par le Commander en second
- J’ai un visa une seule entrée au Ghana. J’avais prévu, après le Burkina, de passer par le Togo mais l’Ambassade de France déconseille formellement… Comment revenir par le Ghana ?
- (Il m’écoute très attentivement, pose des questions pertinentes) Nous avons une procédure de visa d’urgence, ici à la frontière. Immédiate. 150 US dollars
- Wouah, c’est cher !
- (Malicieux) C’est un choix simple ou bien risquer de mourir sans payer ou bien payer et vivre !
Que voulez-vous répondre à cela ?
J’interroge des routiers Burkinabés. Ils sont unanimes. Y compris Issa qui se reposait à l’ombre de son camion.
L’armée Française n’est pas loin, à Po, près de la petite forêt. Tu ne risques rien pour aller à Ouaga. Par le Togo, c’est une autre histoire. Un homme d’affaires Burkinabé rencontré à la douane me dit à peu près la même chose.
Merci Issa
Paga, ville frontière. Avec ses camions qui viennent de passer…
D’autres pas encore…
J’en profite pour faire affûter mon couteau, qui ne me quitte jamais, par Esaz. Nous engageons la conversation, rejoints par Morre, Safi, Emoussa.
Ils me confirment que la corruption n’existe pas au Ghana.
Et ils ajoutent. Pour les étrangers. Ils ne veulent pas m’en dire plus.
Mubarik veut que le prenne seul !
Esaz me fait cadeau de l’affûtage. J’ai été obligé de lui dire d’arrêter tellement il voulait bien faire ! Je trouve qu’il a rétréci le couteau) Maintenant il coupe (toujours le couteau)
On m’offre du Foro Foro, du lait de millet. Pas mauvais…
Puis je pars faire un pique-nique sur un ancien brûlis avec une tomate « Tu n’en veux qu’une ? Alors cadeau » A force, j’ai appris à accepter. Une boîte de thon et un œuf dur de la veille le tout arrosé d’un verre de vin.
Et j’observe tranquillement le coucher du soleil. En attendant le Burkina…
C’est drôle, ce voyage agit comme un révélateur : des gens que je croyais proches ne me donnent plus signe de vie, d’autres, plus éloignés, correspondent régulièrement…
Comme disait mon papa :
« C’est la vie, mon gars ! »