Parti de bon matin, après des courses au marché de Kédougou
Dès la sortie de Kédougou, de suite je suis dans l’ambiance
Et c’est la frontière
On sent la volonté du gouvernement d’améliorer les choses
Bien que je ne comprenne pas le sens du mot « VIP »…
Je retrouve les fleurs de baobab nain…
Et des cactus que je ne connais pas…
Entre les deux frontières, la piste…
Et la frontière à Foulaya, changement d’ambiance. On se serre la main, on se prend en photo…
De droite à gauche Alpha Amadou, lieutenant de police, Souma Ibrahil Adjudant-chef de l’armée de terre, Savogui, gendarme « quel est ton grade Savogui ? » « Je te l’ai déjà dit : mdel. Maréchal des logis) » (Pardon, je croyais que c’était ton prénom) et à gauche Konaté caporal de l’armée de terre mais bientôt caporal-chef.
Ils insistent pour que je sois sur la photo !
Puis c’est la douane quelques kilomètres plus tard. Ne me demandez pas pourquoi, c’est comme ça. C’est Camara adjudant-chef qui me contrôle. Contrôle sérieux, bien que mon chargement les rebute. Trop compliqué à me faire tout déballer…
La piste ne s’améliore pas… Acrobatique, mais jamais dangereuse.
Le paysage est agréable
Bon c’est l’heure de se restaurer à l’ombre. Quel est ce sifflement près de moi ?
2 problèmes : je n’ai jamais changé une roue sur ce véhicule. Plus grave, continuer sans roue de secours est risqué. Rebrousser chemin ou conduire avec des doigts de fée en espérant qu’une pierre ne fasse pas éclater un pneu… Je choisis la 2ème option sauf que j’ai pris beaucoup de retard…
J’ai déjeuné, assailli par des centaines de mouches minuscules. Qui s’insèrent dans le nez, les oreilles, la bouche, se mettent dans les cheveux. J’ai essayé de ne pas trop en manger. Succès mitigé… ça croque !
Quelques croisements pittoresques… Ils sont plus de 20…
Puis c’est le barrage de Bakia
- Tu donnes quoi pour lever la barrière ?
- Tout ce que tu veux. Mais tu me donnes ton nom, ton matricule et je le dis au ministre !
- Ah ha ha. Donne ton appareil photo
- Il n’y a pas marqué « pigeon» sur mon front !
- Allez ça va tu peux y aller.
Entretemps on m’a offert le manioc « pas beaucoup, je n’ai pas trop faim… »
Et 100 mètres plus loin, piste coupée, véhicule en panne qui obstrue la piste sur toute la largeur.
Forcément, ça va marcher beaucoup moins bien !
Il y a une déviation ?
- Sourires polis
- Une autre piste ?
- Sourires polis
- Un contournement ?
- Sourires polis
J’ai compris que ce n’était pas gagné d’avance.
Et si je fais demi-tour et que je le tire jusqu’en haut ?
- Il est trop lourd
- Ça ne marchera pas
- On n’a pas de corde
- Ça monte trop…
Finalement ma proposition emporte timidement l’adhésion de l’assemblée. La corde fait merveille
Et je reprends ma route
Si l’on peut dire… de temps en temps un singe traverse la route
Juste le temps de rencontrer l’homme au fusil
- Tu fais quoi avec ton fusil et ta lampe torche ?
- Je vais chasser le poisson
- Pardon ?
- (il me montre la rivière) je prends mon fusil, ma lampe et je vais chasser le poisson.
J’ai lâché prise. Cela restera un mystère !
Cette fois la nuit tombe
Mais le jour décline et je me bien sens seul sans roue de secours. La latérite rosit…
Il fait nuit noire… J’ai dû descendre à maintes reprises avec ma lampe frontale pour trouver la piste. Une fois j’ai vraiment bien fait, je m’étais engagé sur un pont dont la moitié s’était écroulée…
Enfin presque noire. Au loin les brûlis sont ne pleine action
Quand tu vois ça dans tes phares, tu te demandes où passer
Arrivé à 2 heures du matin. 231 kilomètres parcourus à 17 kilomètres heure de moyenne. Soit 13h30 de conduite, dont 7 de nuit. Il fait 12°. 24° de moins en quelques heures.
Mon Dieu, je suis content de voir Labé !
P.S. Elle n’est peut-être pas terrible mais je m’étais juré de la faire si j’arrivais sans encombre !